ROCK SOUND magazine
Numéro #130 – Décembre 2004
8/10
Avec ce
troisième
album en poche, les BUMBLEBEES affirment une nouvelle fois leur
désir de liberté.
Celle de prendre le temps d’installer des ambiances, celle de
mélanger les
genres sans se poser de questions. Post rock si l’on s’en
tiens à certaines
structures, autant noisy que stoner dans les guitares,
émotionnellement
intense, la musique des rémois ressemble à un grand huit
que l’on emprunte les
yeux fermés en retenant son souffle. Difficile de décrire
définitivement le
style du quatuor, tant celui-ci s’amuse à brouiller les
cartes. Entre tensions
et grandes plages ambiantes, entre douceur acoustique et
rugosité électrique,
partagés entre la langue de Molière et celle de
Shakespeare, les BUMBLEBEES ont
su trouver assez d'espace pour exprimer leurs sentiments, qu'ils soient
criés
ou chuchotés. Hypnotique et envoûtant, pour les amateurs
de frissons sonores.
Olivier Ducruix
VERSUS
Magazine #1
Janvier 2005
8.5/10
La ligne
dérivative des Bumblebees
n'a désormais plus de limites, de frontières et de
carcans. Elle sillonne,
creuse, scrute les tréfonds de l'âme humaine. Pour
l'assaillir, mettre en exergue
ses contradictions, faire ressurgir ses émotions... telles
quelles. Il fallait
oser. Citer Marcel Duchamp, Alfred Jarry, Francis Picabia,
Erik Satie... Mais
Bumblebees s'affranchit des étiquettes, et aime à ce que
l'art moderne ou
futuriste entre dans son champ d'action. Tout comme la pop, le folk, la
noise,
l'émo se noient, aspirés dans ce tourbillon post hardcore
massif, qui parfois
rappellera Isis, Helmet ou Neurosis. Et à moindre mesure les
français de
Virago. Beaucoup seront déconcertés,
décontenancés à l'écoute de ce nouvel
album des Rémois. Le chant, ou plutôt le parler musical en
français, les
variations de température et d'atmosphères, le
foisonnement des instruments
convoqués ne sont pourtant pas là pour traduire un manque
de cohésion. Au contraire.
Ils sont autant de pièces disséminées, de teintes
en suspend, d'un tableau de
sens. Celui qui teint une brèche ouverte.
E.G.
RAGE
magagazine
Numéro
#2 – Decembre 2004
8/10
EXPERIMENTAL NOISE.
Voilà
un groupe comme
on n’en avait pas entendu depuis longtemps, au moins depuis la
fin des années
90 et son flot de groupes noise français. A l’heure ou les
Drive Blind et
autres Condense ne sont plus que des souvenirs, BUMBLEBEES ravive la
flamme
sans pour autant faire dans la nostalgie. Même si
l’écoute de ce neuf titres
peut nous replonger dans nos anecdotes de festivals sous la pluie
boueuse à
mater Prohibition, Hint ou Condense dans notre chère plaine du
Forez. Avec
BUMBLEBEES, il est pourtant bien question de sang neuf, le quatuor
parvient à
mêler ambiances pesantes à la Neurosis avec des guitares
tantôt emo à la
Fugazi, tantôt plus techniques rappelant le hardcore actuel de
D.C. On l’aura
compris, au fil de « Baragouine »,
« Cervelle » ou « Frolux »
ce disque transpire simplement la classe. Et avec ses dix ans
d’expérience au
compteur, inutile de préciser qu’on n’a pas affaire
à des novices. Il serait
temps d’ailleurs de s
Nathalie Vincent
ROCK ONE
magagazine
Numéro
#6 – Janvier 2005
7/10
L’univers du
groupe
rémois est à la fois complexe et incroyablement simple.
Bumblebees semble en
effet puiser sa substance créative de differentes sources
artistiques, qu’il
s’agisse d’ailleurs de litterature – les textes sont
extraits des œuvres
d’Alfred Jary, Marcel Duchamp, Erk Satie ou Aldous Huxley –
ou de musique (tout
à la fois post rock façon Mogwaï ou June of 44 que
post hardcore façon Isis ou
Sleepers).
Pourtant, si le
résultat affiche des subtilités d’un tel
affranchissement culturel, il se
dégage une force dramatique à fleur de peau, instinctive
et primaire. Avec un
peu d’imagination, ne peut-on pas traduire
« cissetive » par
sensitif ?
Fernand
Naudin
SHOOT
ME
AGAIN JOURNAL www.shootmeagain.com
4 janvier 2005
La feuille de
présentation du CD jointe dit ceci : "9 titres qui vous
mènent au
croisement des mélodies du post-rock, des explosions de la noise
et de
l'intensité de l'emo-core". Cette phrase résume
parfaitement
"Cissetive", le 3ème album du groupe rémois Bumblebees.
"Triangle", la plage d'ouverture donne d'ailleurs
immédiatement le
ton, confirmant ce descriptif. Cela commence par une montée en
tension, typique
de l'emo-core, pour exploser complètement avec en accompagnement
quelques beaux
cris bien poussés. Ensuite, la tension retombée, place
à un passage noise
saccadé, tout en progression pour brutalement changer encore,
s'envoler
lentement et calmement, monter vers des atmosphères post-rock
jusqu'à la
rupture, tel un Icare se brûlant les ailes, trop près du
soleil, et on se prend
une nouvelle et dernière déflagration bien tendue !
Le reste de l'album vogue dans ces différentes eaux, tantôt houleuses, tantôt calmes, parfois limpides, parfois sombres, le tout chanté en français.
Le mariage des
influences noise, emo-core et post-rock parait osé, voire
risqué mais en
réalité Bumblebees unit très bien tout cela. Je ne
connais pas les 2 premiers
album du groupe, mais avec "Cissetive", Bumblebees maîtrise son
art.
Bien que le chant soit en français, il n'est
malheureusement pas toujours
facile de comprendre les textes qui sont semble-t-il (pour ce que j'en
ai
entendu) plutôt poétiques et imagés.
J'accroche pas
trop par contre sur "Corned Beef" qui est un peu l'ovni du CD.
Répondant à une structure et un registre beaucoup plus
calme, se rapprochant
plus d'une pop décalée française. Ici par contre
les paroles sont beaucoup plus
audibles.
Au final donc, Bumblebees réussit un beau pari,
en sortant cette plaque très
agréable, riche et des plus recommandable.
Fred
SANS TAMBOURS
NI TROMPETTES www.stnt.org
12 Janvier
2005
Bumblebees
est un groupe de Reims, une veille connaissance pourrait on rajouter.
En effet,
après deux albums et de multiples Eps, compilations, Bumblebees
s’offre à nous
pour une nouvelle plongée dans un univers musical au
caractère affirmé et
franchement troublant. Et même si je ne connais pas très
bien la discographie
assez dense de Bumblebees il est difficile de rester indifférent
à l’écoute de
ces neufs morceaux. En fait je ne sais pas trop par quel bout commencer
pour
essayer de décrire la musique des Reimois. Si je vous dis
qu’ils peuvent
apparaître pour quelques observateurs éclairés
comme des rejetons d’une
certaine scène « noise » française des
années 90, Portobello Bones,
Prohibition, Bastard, Condense… Bumblebees ne s’est jamais
évertué à copier ces
derniers, préférant aller de l’avant, arrivant
à rallier à sa musique de
nouvelles influences et expériences sonores…vous suivez ?
? Bumblebees doit
aujourd’hui autant aux derniers forfaits d’Isis, de Pelican
qu’aux sombres
songes du « raison d’être » des excellents
Lvmen,…tout en gardant une approche
très personnelle de sa musique. Cet album sait mûrir dans
votre oreille. Plus
on lui laisse du temps, plus il s’éprend de vous pour ne
plus vous lâcher. Le
chant en français est excellent et colle à
l’ambiance poisseuse qui se dégage
de ces neufs morceaux. Bumblebees signe là un album très
aboutit qui demande
juste qu’on s’y penche sérieusement dessus ! A ne
pas louper !
Greg
MAGIC BOX
webzine + radio www.magicbox.fr.fm
12 Janvier
2005
Khi , le
premier album de Bumblebees était magistral et je pèse
mes mots. Les Rémois
avaient su alors dynamiter des cloisons : ne qualifiaient-ils pas
malicieusement leur musique de croisement entre John Cage et Deep
Purple ? Ils
avaient amené une recherche post-rock, pour ne pas dire
contemporaine, à leur
esprit fondamentalement rock, pour ne pas dire emocore. Cissetive
apparaît comme une suite logique dans une formule plus
ramassée. Exit les
morceaux de plus de 10' : Triangle a beau s'articuler autour de
4 étapes
et varier le spectre des sentiments, il ne fait que 5'. A l'instar de
Mélatonine,
autre bon exemple hexagonal, Bumblebees ne s'attarde plus que de
raisons et n'a
aucun travers contemplatif. Les Rémois viennent sans doute d'une
autre culture
que celle de Godspeed You Black Emperor,
plus
Métal/Hardcore. Baragouine et Bordel de Chacal
évoquent la puissance de feu d'Helmet. Quant à Cervelle,
il restitue les
climats lourds et torturés de Tool. Alors, Bumblebees, groupe
désespérément
non-identifiable ? Encore plus que cela : un Corned Beef
hanté par la
présence de Neil Young, une clarinette dissonante très
Akosh S. sur Smazene
syr. Ajoutez à cela un choix de textes dadaïstes pris
chez Picabia, Erik
Satie ou Alfred Jarry et vous conviendrez que Bumblebees est un groupe
qui tire
sa forte identité de plusieurs directions. Brillamment.
Denis Z.
L’ECHO
DANS
LA PLAINE http://echodanslaplaine.free.fr
Janvier
2005
Bumblebees ont sorti
là un album terrible. Noise, post
rock, pop, le groupe ne cesse de tromper l’ennemi en attaquant
les points
sensibles. Toujours sensible, leur musique n’en est pas moins
violente ;
de cette violence cérébrale et mesurée laissant en
nos pauvres petites têtes
cet amer soupçon de mélodies dérangeantes et
d’onirisme volontairement bancal.
Impossible de se reposer à l’écoute de cet
album ; il nous faut voyager
sur les terres shamaniques et côtoyer les dieux marins. Il nous
faut traverser
les frontières tangibles et s’enfoncer dans des souvenirs
qui ne naîtront que
trop tard pour les comprendre. Un univers qui ne peut exister et qui
pourtant
se dessine à l’écoute de l’album comme
quelque chose de magique. Un très beau
disque tout en nuances et en émotions. Bravo les gars…
Arkom
W-FENEC www.w-fenec.org
Janvier 2005
J'entre
dans le
labyrinthe Cissetive
par "Triangle", un instrumental vite estampillé "post rock",
guitares claires, pops, dynamiques, on se laisse prendre au jeu sans
sourciller, mine de rien me voilà trop avancer dans le
dédale pour faire
demi-tour. Ma nervosité, comme celle du groupe, monte d'un cran
avec
"Baragouine", un chant français avec des paroles au sens
plutôt
obscure arrive à mes oreilles, en fouinant un peu, je leur
découvre une
admiration pour le dingo littéraire Alfred Jarry (Ubu roi),
les artistes
les moins prévisibles que sont Marcel Duchamp ou Francis
Picabia, le
compositeur décalé Erik Satie ou encore le père de
l'anticipation Aldous Huxley
(Le meilleur des mondes). Les mots sont donc là pour
servir la musique
et les ambiances plus que pour faire passer un discours, Bumblebees les
assemble
comme des légos pour créer des structures amusantes et
irréelles. Quand ils se
taisent, c'est pour laisser de la place aux ambiances ou à
d'autres instruments
comme l'harmonica de "Klub barak 69" ou la clarinette de
"Smazene syr", deux interludes qui me laissent reprendre un peu d'air
avant de replonger à droite ... ou à gauche ? Suis-je
déjà passé par ici ? Non,
serait-ce alors la sortie, je me précipite avec ce "Bordel de
chacal", en 2m25, le labyrinthe aéré est devenu un tunnel
sombre, la construction
a été rapide... J'en sors en suivant les traces de
rouille de
"Cervelle", un peu comme après un Car Crash noisy,
je suis
groggy quand je trouve l'intersection suivante, tout droit. Enfin un
peu de
calme, "Corned beef", le temps de faire le point... Mon sens de
l'orientation me dit de toujours continuer plus avant dans cette
exploration,
bon choix encore une fois car je touche au coeur "Frolux",
ennivré
par tant de sons délicats, je m'abandonne quelques minutes et
tout à coup, tout
est limpide, la sortie est là, tout prés. "Stolnjak",
c'était si
simple... Me voilà de nouveau à l'air libre, mais
déjà se fait ressentir un
manque... l'instrumental qui me vient en tête aprés
quelques minutes de blanc
est une sirène. Dans les deux sens du terme, sirène qui
alarme, je vais
replonger, sirène qui charme, je replonge.
Oli
INDIEPOPROCK
www.indiepoprock.net
Janvier 2005
Bumblebees fait partie de ces groupes ayant une identité suffisamment forte pour que chacun de leurs disques soit attendu de pied ferme, et avec un grand sourire la plupart du temps. Une fois de plus, en l'occurence avec ce "Cissetive", ces rémois ne parlent pas pour ne rien dire... chouette !
On les
avait laissés avec le petit "R'llingstenforgain" EP, sur lequel
le
groupe développait deux titres de post rock sachant se faire
mélodique mais
également lourd, autour d'une plage electronica des plus
appréciables. Avec
"Cissetive", Bumblebees met le rock bien en avant, et les interludes
electronica ou ambiant que l'on pouvait trouver sur leurs productions
précédentes sont un peu moins présents, même
s'ils restent au rendez vous.
Le
groupe continue ici de jouer avec les ambiances. Il se
déchaîne sur Triangle,
se fait légèrement emo sur Bordel de chacal, ou
met ses textes en avant
de manière surprenante sur Corned beef. Cervelle
représente
cependant cette cohésion des styles à merveille, en
passant successivement d'un
rock lourd à un math rock tendu, s'en allant ensuite mourir dans
un post-rock
ambiant à base de larsens de guitare.
La bonne
nouvelle, c'est que Bumblebees nous propose tout cela avec style et
maîtrise,
tout au long d'un album compact et cohérent qui nous
dévoile une à une les
facettes de ce groupe incontournable de la scène
française.
Jul
NAWAK POSSE
www.nawakposse.com
JC
A DECOUVRIR
ABSOLUMENT www.adecouvrirabsolument.com
Décembre
2004
C'est
en préparant la spéciale les thugs que j'ai reçu
ce nouvel album de bumblebees.
Loin de moi l'idée de faire une comparaison bien fortuite, mais
un point commun
se dégage, une gourmandise dans la mélodie cachée
derrière la vitesse et le son
chez les thugs et derrière un son quasi hard pour les
bumblebees. Les
comparaisons s'arrêteront là pour le pas écraser
bumblebees sous la référence.
Album boulimique, voire orgiaque, ce nouvel opus dégage une
puissance
malheureusement annihilée quand le chant et les textes se
mettent sur le devant
de la scène. Bordel de chacal nous fera par exemple regretter de
ne pas avoir
un cd de perry blake pour soigner nos oreilles. A ne pas vouloir
être
prisonnier d'un style, le groupe adopte les stéréotypes
de chaque pan habité donnant
à l'ensemble une impression de patchwork calibré dans le
sens de la longueur.
Forcement outrancière cette musique gagnerait à
n'être qu'elle même, à se
fondre, à garder du liant et à prendre en
considération une capacité mélodique
pouvant apparaître comme obsolète à force de la
cacher. A découvrir.
Gerald de Oliveira
BENZINE
www.benzinemag.net
24/11/2004
Avec leur
troisième album, les
Bumblebees rappellent à mon souvenir la bonne époque des
premiers albums de
Therapy? ou Helmet avec cette rage toujours intacte que l’on
retrouve avec
plaisir ici. Cette même énergie, ce même son
énorme, ces mélodies lancinantes,
ces riffs de guitares acérés, ces arpèges
vaporeux, ce coté sombre et
mélancolique dans la voix et dans les arrangements. Bref vous
l’aurez compris Cissetive
est un album de rock énergique aux textures sonores
épaisses et condensées.
Cissetive recycle les métaux lourd à merveille et
risque bien de voir
slammer encore longtemps petits et grands dans nos salles de concert.
Benoît
Richard
VISUAL
MUSIC www.visual-music.org
Décembre
2004
3/5
ll y a
des disques que l'on a du mal à chroniquer parce que
voilà, la musique se
ressent plus qu'elle ne s'explique : on aime (ou on n'aime pas) mais on
ne sait
pas vraiment pourquoi. "Cissetive",
3ème album des Bumblebees,
fait partie de ces albums inclassables.
Dix
morceaux comme dix trips, dix champs-libres aux délires du
groupe,
atmosphérique et noisy ("Cervelle", "Stolnjak"),
mélancolique et Rock à la française ("Corned
Beef"), improvisé
et post-rock ("Smazene Syr"), emo et post-hardcore ("Frolux")
ou acharné et screamo (l'excellentissime "Bordel De
Chacal").
Musicalement captivant, émotionnellement saisissant à la
manière d'un Fugazi,
le son des
Rémois ne laisse pas insensible. Et s'il n'est pas à
conseiller à tout le
monde, le chant et certaines instrus (la clarinette sur "Smazene Syr")
en rebuteront certains, toute personne appréciant l'un des
genres cités plus
haut se doit d'y jeter une oreille.
Les
4 bourdons proposent ici une expérience musicale atypique,
singulière mais
avant tout une expérience Artistique riche, livrée en digipack
mais sans
acides.
Philloux
Senti
ZIC BOOM -
musiques et champagne ardenne- magazine
Numéro
#27 : octobre-novembre 2004
25 Janvier 2005
7.5/10
Ca fait bien longtemps que plus
aucune major ni label important ne prend de risque à sortir un
groupe un peu hors
du commun, c’est donc pour ça qu’il faut attendre la
passion de nos jeunes
labels pour découvrir de nouveaux talents, de nouveaux styles,
de nouvelles
émotions.
Tel est le cas de Bumblebees chez Emolution Records.